On a roulé toute la nuit pour arriver sur
Montélimar à l’aube. Bob nous ouvre la
porte, sourire au bec. On gravit l’escalier et
on pionce quelques heures avant de rouler
à nouveau. cette fois vers le festival d’Avi-
gnon. Au théâtre des Amants (un petit bi-
jou ce théâtre. et une vraie belle program-
mation !). on se régale par deux fois.
D’abord avec le superbe Dixlesic de Lauré-
line Kuntzùmvrai tourde force en matière
delangudpuisaveclasicrueetsihumaine
correspondance de Grisélidis Réal. une
pute de Genève des années 80 avec jean-
Luc l-lennig Entre deux, on se concocte no-
tre programme en plongeant nos cuillères
dans un crumble fruits rouges de Fran-
çoise. A 22 heures, on rejoint la cour d’hon-
neur pour voir le Hamlet traduit par
Mayenburget mis en scène parThomas Os-
terrneier. Grâce à Mikaël Serre, j’ai décou-
vert le texte de Œnfantfioùi de Mayenburg
et c’est. en grande partie. la raison pour la-
quelle je suis là ce soir. Ce texte m’avait lit-
téralement sciée. explosion du temps et de
l’espace au profit d’une pure tension émo-
tive. Là. avec Hamlet, c’est le même désor-
dre. la même folie. Fantasme et réel se con-
taminent laissant une place béante à la
sauvagerie du monde… Notre monde. Ça
tape juste. ça se la joue pas. ça fouille. Ça
cherche. j’aime. Au pied des remparts. on
retrouve Mikaël, tendu: «fétoujfe, trop de
monde, trop de théâtre, firir? Impossible, ‘U10-
mas me propose un truc avec un dramaturge
palestinien, je pense que ça peut être intéres-
santjestrispassûr, merde, vous avez llreure?»