Article L'Orient Le Jour
La Dislexic de Mademoiselle Kuntz

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Facile d’égrener des vers accompagnés de musique qui rythme la diction. Facile aussi de réciter des phrases avec arrogance quand des notes saccadées excitent le spectateur. Mais ce que fait Lauréline Kuntz est unique en son genre, magique, époustouflant.
On peut dire que le coup d’envoi du mois de la francophonie était réussi. Durant une heure trente, l’artiste a réussi à envoûter le public avec des mots, rien qu’avec des mots. On plonge dans ses grands yeux bleus et on vogue à travers ses vagues à l’âme, les mots deviennent des notes et sa musique nous emporte dans un monde moderne et ancien, tendre et méchant, authentique. Aucun artifice qui puisse dissiper le spectateur, des lèvres sensuelles qui disent en toute innocence la beauté et la laideur du monde, de son « Monde Dislexic ». Une alliance de mots savamment accordés, une harmonie des sens, un rythme incomparable et une diction parfaite.
Des personnages attachants, qui font rire et pleurer. Du clown poète, de la star liftée, à Michel Jackson qui dort sur la lune, en passant par Miss crise ou le Trader qui est « Down Jones », les mots filent à une allure déroutante et les sens se confondent. Une poétesse digne des grands, qui ose crier haut et fort que la poésie n’est pas morte.
Merci Lauréline pour nous avoir sorti de notre monde morne et triste. Merci de nous avoir fait entrer ne serait-ce que pour quelques instants dans ton monde.
Merci enfin au Centre culturel français qui, malgré tout, continue à nous rappeler que le Liban est un pays francophone.

Chaden Maalouf NAJJAR

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